Pour célébrer la nouvelle année, j’ai choisi de photographier une rose du jardin, fraîchement éclose.
Si la rose est éphémère, le rosier, lui, peut vivre longtemps.
Celui-ci a une longue histoire. Cinquante ans avant lui, son père fleurissait dans un jardin d’Uzos, soigné et chéri par une vieille femme qui offrit un jour une bouture à l’un de ses petits-enfants.
C’est de cette bouture là, parvenue à maturité depuis longtemps déjà, que provient la rose que vous voyez.
Mais la rose du nouvel an, c’est aussi le titre d’un très beau poème d’Aragon, mis en musique par Philippe Gérard et interprété, entre autres, par Marc Ogeret.
En voici le texte :
Connaissez-vous la rose-lune
Connaissez-vous la rose-temps
L’autre ressemble autant à l’une
Que dans le miroir de l’étang
L’une à l’autre se reflétant
Connaissez-vous la rose amère
Faite de sel et de refus
Celle qui fleurit sur la mer
Entre le flux et le reflux
Comme l’arc après qu’il a plu
La rose-songe et la rose-âme
Par bottes au marché vendues
La rose-jeu la rose-gamme
Celle des amours défendues
Et la rose des pas perdus
Connaissez-vous la rose-crainte
Connaissez-vous la rose-nuit
Toutes les deux qui semblent peintes
Comme à la lèvre est peint le bruit
Comme à l’arbre est pendu le fruit
Toutes les roses que je chante
Toutes les roses de mon choix
Toutes les roses que j’invente
Je les vante en vain de ma voix
Devant la Rose que je vois.